Vendredi 7 avril, nous étions une trentaine de personnes de l'université paris-13 à occuper les locaux du groupe TFN, dont fait partie "La Maintenance - Paris" (LMP) une entreprise de nettoyage. L'action visait à dénoncer les conditions de travail d'un autre âge imposées par celle-ci sur le personnel de nettoyage travaillant à l'université.
Partis à 13h30 de l'université à Villetaneuse, nous étions 30 étudiants, IATOS et enseignants, à prendre le train puis le métro pour se retrouver en planque près des locaux de TFN, rue Crimée (19eme). A l'ouverture de la grille nous nous sommes précipités dans la cour, scandant "le ménage pas l'esclavage" et "la vraie saleté, c'est la précarité". Malgré quelques bousculades, et au-delà nos espérances, nous avons réussi à entrer dans le hall de réception puis même l'escalier de la direction.
Très surpris, le directeur d'agence LMP, Olivier Capel, est descendu, suivi du président LMP, José Pinto. Nous avons assisté à un défilé de messieurs en crevâtes, effrayés par tout ce remue-ménage. Eux qui sont habitués à traiter leurs employés avec force et mépris, ont du, l'espace de quelques heures, faire face à la contestation. Les étudiants présents, aussi mobilisés contre le CPE, leur ont fait comprendre que la prochaine fois ce serait toute une assemblé générale de 1000 étudiants qui viendrait demander des comptes.
Puis de longues négociations se sont engagées, debout, dans l'escalier de la direction. Nous avons répondu point par point aux déformations et contre-vérités de M. Pinto.
Au bilan nous avons obtenu, par écrit, l'arrêt d'une procédure disciplinaire, l'ouverture de négociations avec l'université sur l'ensemble des revendications, le versement d'une compensation à un salarié et une réunion avec l'encadrement à Villetaneuse, responsable du harcèlement quotidien que subit le personnel d'entretien.
Nous sommes partis après deux heures d'occupation fêter cet évènement dans un café du quartier, heureux de la réussite de cette action.
Petit point supplémentaire, une employée d'une autre societé, sans rapport avec la manifestation, qui reclameait une attestation depuis longtemps, l'a obtenue immédiatement lorsque des manifestants ont commencé à s'interreser à son affaire.